Nous ne sommes pas parfaits.
OK.
Et nous ne serons jamais parfaits.
On est d’accord.
Ceci étant dit, certains schémas, certaines répétitions, certaines lourdeurs nous plombent un peu l’existence.
Voyons quelques pistes pour renoncer à ces symptômes tout en restant soi-même…
Il peut arriver qu’on se galère, qu’on se prenne la tête. Qu’on souffre. Beaucoup. Un peu.
Des fois c’est juste des drôles de trucs qui nous accompagnent, des bizarreries qui nous plombent un peu la vie, des « sales manies », mais bon, « on fait avec ». On se dit que « on est comme ça ».
Pourtant, quand ça se répète, quand ça revient à l’identique, quand ça s’impose à nous, on peut aussi envisager qu’il y a quelque chose à entendre, au-delà de la situation particulière, au-delà de la galère du moment.
Que c’est un symptôme de quelque chose.
De quelque chose à dénouer. Une sorte de « nœud profond », dont émergent plusieurs symptômes qu’on se traîne, apparemment sans lien entre eux.
Agir sur ce quelque chose, c’est
agir à la racine.
Efficacement.
accédez ici à une série d’articles proposant un autre regard sur le symptôme
Quand on se détourne de ce qui travaille en nous, quand on fait comme si de rien n’était, cela ne disparaît pas pour autant. Cela reste présent, et agissant. Certes, les choses évoluent de toute façon, mais attendre qu’elles se règlent d’elles-mêmes, ça peut être sacrément long. Trop long.
Les phénomènes inconscients ne sont pas soumis au temps qui passe.
= Quelque chose en nous ne prend pas en compte le fait que la vie est limitée.
Alors, si on laisse les choses suivre leur cours, dans l’absolu ça finira peut-être par aller mieux. Mais il est possible que ce soit dans deux cents ans…
On arrive généralement à s’arranger avec des compensations, qui nous permettent tant bien que mal d’avancer au quotidien. Mais, avec les années qui passent, ces arrangements, ces bricolages, ont pour effet de créer une rigidité dans notre personnalité, et de limiter nos possibilités, de restreindre nos ressources.
Arrivés vers le milieu de la vie,
notre personnalité peut avoir pris un tour caricatural, systématique
Elle s’appauvrit.
Pourtant, il est possible pour chacun de prendre en charge son inconscient, pour un mieux-être durable. Pour soi, et pour les autres.
C’est rien d’extravagant. Et il est toujours temps de le faire.
Différentes approches devant le symptôme
Une thérapie peut raccourcir notablement le temps nécessaire à la disparition des symptômes, et aider à sortir des situations difficiles. Il existe différentes approches, différents outils, qui prennent plus ou moins en considération l’influence des phénomènes inconscients.
Citons ici quelques approches courantes. Une thérapie peut être :
- cognitive : le travail porte alors essentiellement sur la façon dont les choses sont perçues. On tâche de mettre en lumière les schémas qui sous-tendent nos perceptions, pour les faire évoluer, partant du principe que la réalité ressentie est en bonne partie fonction de mécanismes internes à la personne.
- comportementale : le travail porte essentiellement sur les réactions que l’on a face aux situations. On tâchera notamment de mettre en place de nouvelles habitudes, de favoriser des comportements plus constructifs.
Ces deux approches sont généralement utilisées conjointement dans le cadre de ce que l’on appelle les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), forme de thérapie brève qui se concentre sur la réduction du symptôme. Ce type de thérapie a sa raison d’être et peut apporter une aide précieuse dans certaines situations.
Pour ma part, je travaille de préférence avec un autre cadre, que je considère plus englobant et plus riche en ressources. Il s’agit d’une approche :
- psychodynamique. Celle-ci vise, au-delà de la réduction du symptôme, à favoriser un bien-être de long terme et une évolution durable. Il s’agit alors d’intégrer des aspects du psychisme laissés jusque là de côté et qui réclament leur dû. En fin de compte, de permettre un développement plus complet de la personnalité et de favoriser une autonomie.
Le point de vue de l’inconscient
S’appuyant sur les acquis de la psychanalyse, une thérapie psychodynamique prend acte de ceci :
==> Les émotions ont une fonction.
==> Les comportements apparemment irrationnels qu’elles provoquent ont une raison d’être.
==> Et cette raison d’être tend toujours vers la guérison, même si les apparences semblent dire le contraire.
En bref :
le symptôme n’est pas un simple dysfonctionnement
Respecter cela, ne pas le nier ou l’ignorer, y donner une place reconnue et assumée dans la relation thérapeutique, c’est travailler avec un levier de changement puissant et durable.
Dans les faits, à cause des mécanismes de défense psychique que le temps a ancrés en nous, cette tendance à la guérison est souvent déviée de son but. Elle perd alors de son efficacité et nos « stratégies de survie » sont vouées à échouer, voire à empirer la situation.
Cela n’enlève rien à la valeur de cette dynamique psychique, qu’il s’agit d’identifier pour lui offrir d’autres issues que le symptôme, la répétition.
Du fait de sa plasticité, de sa capacité à travailler sur l’immédiat tout en préparant le long terme, la thérapie psychodynamique se confronte aussi au concret, au quotidien, aux moyens de résoudre les difficultés du moment. Elle peut ainsi englober un travail sur les aspects cognitifs et comportementaux.
Je considère que l’inverse est moins vrai et que la spécificité de la personne, la singularité du sujet, la valeur des solutions que chacun et chacune met spontanément au point pour s’en sortir, ne sont pas toujours suffisamment prises en compte par les diverses approches thérapeutiques.

C’est toujours du jamais vu
Dans une approche psychodynamique, cette originalité de la personne est au cœur du parcours. Elle à la fois le point de départ et le moyen du travail : on tâchera de la reconnaître, de l’écouter, pour s’appuyer dessus et avancer. Pour avancer plus libre, plus léger, avec souplesse et autonomie.
Les solutions sont souvent surprenantes. Pourtant, lorsqu’elles apparaissent, elles ont un caractère d’évidence, de justesse, de simplicité. Comme si elles avaient toujours été là, cachées, attendant qu’on les découvre.
J’ai la chance d’assister régulièrement à ces découvertes. À ces trouvailles, toujours nouvelles, que chacun, chacune, fait émerger au fil de son parcours. Des inventions qui prennent tout simplement leur place, quand on a pu se détacher de fonctionnements aveugles et qui ont fait leur temps.
(je dis volontiers à ce sujet que « je ne m’étonne plus d’être surpris ».
Ou l’inverse.)
C’est ce qui arrive quand ce qui pousse en nous trouve à
s’exprimer autrement que par le symptôme et l’attachement inconscient au passé
Il ne s’agit pas d’être parfait. Le « grain » d’une personne va demeurer. Il ressortira même d’autant plus, sans le flou du symptôme qui l’environnait.
En général, pas de grand Big Bang. Des petits pas. Des ajustements insensibles dans notre façon d’être, qui portent à conséquence, et dont on se rend compte a posteriori, quand on se dit :
« Tiens, j’aurais pas fait ça comme ça, avant… »
On entend ce qui pousse, on fait une place à « l’inconscient », et on avance. En ne s’identifiant plus uniquement à une part souffrante, qui prenait une place exagérée.
Et on touche du doigt, peu à peu, qu’on peut être moins déglingué tout en restant soi-même.
Et même : en étant davantage soi-même.
Dans toute notre singularité.
Merci à l’artiste Clashing Squirrel de m’avoir permis d’utiliser l’une de ses créations pour illustrer cet article.
Vous pouvez découvrir ses œuvres sur instagram.com/clashing.squirrel.