« Trouble de la personnalité limite », c’est une façon de dire.
Une appellation diagnostique.
Elle provient d’un manuel psychiatrique américain, qui en énonce neuf critères.
Il importe de les lire. Ça cadre le sujet.
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) est publié par l’Association américaine de psychiatrie.
Sa cinquième édition (DSM-5) énonce neuf critères définissant le trouble de la personnalité limite (ou borderline).
Je les reproduis tels quels, même si c’est un peu indigeste. J’ai mis en évidence un ou plusieurs termes-clés pour chaque critère.
Au fil des articles à venir, nous commenterons ces critères, ces points de repère, en tâchant de trouver d’autres façons de dire.
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Dans le cadre du DSM, donc, on considère que l’appellation diagnostique de « trouble de la personnalité limite » est pertinente si au moins cinq des critères suivants sont présents « pendant un laps de temps significatif » [sic].
Les exemples qui les accompagnent font partie du texte du DSM.
PRÉCAUTIONS D’USAGE : aucun de ces critères n’est suffisant en lui-même pour fonder le diagnostic. C’est la conjonction de cinq critères qui est significative, selon le DSM.
NB : « selon le DSM ».
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AVERTISSEMENT ÉTHIQUE :
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- Ce qui suit est transmis à titre indicatif.
- Garder à l’esprit que les « diagnostics » non-sollicités sont parfois vécus comme stigmatisants et peuvent être contre-productifs.
- Par ailleurs et en revanche : faire apparaître la cohérence d’un syndrome et pouvoir donner un nom à ce qui nous arrive, cela crée parfois un grand soulagement chez des personnes qui se sentaient jusque là seules au monde.
À bon entendeur…
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Les critères :
1°) efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;
2°) mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l’alternance entre les positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation ;
3°) perturbation de l’identité : instabilité marquée et persistante de l’image ou de la notion de soi ;
(exemples : retournements brutaux et dramatiques de l’image de soi, avec des bouleversements des objectifs, des valeurs et des désirs professionnels; des changements soudains d’idées et de projets concernant la carrière, l’identité sexuelle, le type de fréquentations)
4°) impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet;
(ex. : dépenses excessives, sexualité, toxicomanie, alcoolisme, jeu pathologique, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ou d’anorexie)
5°) répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d’automutilation ;
6°) instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur ;
(ex. : dysphorie* épisodique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) *dysphorie = perturbation de l’humeur
7°) sentiments chroniques de vide ;
8°) colères intenses (rage) et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère ;
(ex. : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées, colère subite et exagérée)
9°) survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.
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